jeudi 21 novembre 2013

Centenaire 14-18 : valorisation du patrimoine

La FSMA a souhaité, pour donner aux musiciens amateurs et aux orchestre d'harmonie une place importante dans la commémoration de la Grande Guerre, orienter son projet en deux axes distincts :
  • la création, dont nous avons déjà présenté les grandes lignes
  • la valorisation du patrimoine, qui consiste à reconstituer un environnement musical, tel que pouvait le créer, à l'époque, les orchestres d’harmonie.

Les harmonies seront assurément sollicitées pour participer à des commémorations du centenaire 14-18 sur leurs territoires. L'idée est de leur fournir, gracieusement, du matériel qui donnera un sens à ces nombreuses commémorations et à toute autre action qui fera référence à cette période. En d'autres termes, que les orchestres ne se contentent pas de jouer l'hymne national devant les monuments aux morts de leurs communes, mais qu'ils se réapproprient leur histoire et puissent la transmettre sur leur territoire en re-créant l'environnement musical de l'époque.

POURQUOI CE PROJET ?

En Alsace, un grand nombre de sociétés musicales sont nées entre 1830 et 1900. Françaises jusqu'en 1870, elles sont ensuite passées sous le régime des lois allemandes, subissant parfois de profondes mutations, du changement de dirigeants jusqu'à la dissolution pure et simple, en passant par des enquêtes policières.

En 1914, les harmonies étaient très présentes, aussi bien en milieu rural qu'urbain. Rappelons qu'à cette époque où les medias n'existaient qu'en version papier (ou presque), les harmonies, de par leur composition instrumentale et de par leur omniprésence dans les armées - et ce dans une Europe ultra-militarisée - étaient un vecteur essentiel tant de la musique que d'une propagande nationaliste.


COMMENT ?
  • recensement de partitions datant de la période 1900-1918 (environ)
  • réorchestration, pour qu'elles puissent être jouées par les effectifs instrumentaux actuels
  • numérisation
  • mise en ligne 
A toutes les harmonies qui feront le choix de s’approprier leur histoire et de la raconter à leur public, nous annonçons une mise en ligne des premières partitions pour le début d'année 2014. 





jeudi 14 novembre 2013

1930 : centenaire de la Société Philharmonique de Sarre-Union (67)

Pour commencer cet article qui nous emmène aujourd'hui à Sarre-Union, voici l'extrait d'un texte écrit pour le centenaire de la société musicale :

"Nous voilà arrivés à la fin de la chronique de la Société Philharmonique de Sarre-Union. Le fait qu'une société de musique a pu exister dans une petite ville comme Sarre-Union pendant tout un siècle peut nous remplir d'un juste orgueil. Mais il impose aussi à la génération actuelle le devoir de se montrer digne du passé et de progresser dans la voie qui lui est tracée."
                                                                                      Ch. Weber.

Ce texte est paru dans un ouvrage publié à l'occasion du centenaire de la société... en 1930 !


Il y a plus de 80 ans déjà, cette société pouvait s'enorgueillir d'un passé riche et d'une histoire qu'elle avait déjà jugé indispensable de raconter dans cet ouvrage.

Et quelle histoire, puisqu'elle a accueilli, en 1926, le célèbre compositeur Vincent d'Indy !


A ce propos on peut lire :

"Mais le plus grand événement musical que Sarre-Union ait jamais vu, fut le concert donné le 1er mai 1926 par le Quatuor Barbillion de la Scola Cantorum de Paris sous la direction de M. Vincent d'Indy, le fondateur de la Scola en personne. Ce fut une faveur toute spéciale de voir parmi nous cet illustre Maître et compositeur qui a joué et joue encore dans l'histoire de la musique contemporaine un rôle des plus marquants .../... Ce concert mémorable restera gravé pour toujours dans la mémoire de ceux qui y ont assisté".
Près de 100 ans plus tard, le souvenir est resté, écrit dans les pages d'une brochure publiée pour raconter, et ne pas oublier, l'histoire d'une société musicale parmi les plus anciennes en Alsace.

Merci à Georges Melchiori, président de la Société philharmonique, à Jacqueline Melchiori, adjointe au maire chargée de la culture, et à Adélaïde Kientzi et Florence Lanoix pour leurs recherches.

mardi 12 novembre 2013

Une enquête à partir de partitions manuscrites - Munster (68)

Aujourd'hui, retour à Munster, où M. Jean-Jacques Glaess a retrouvé des partitions manuscrites, qu'il a eu la gentillesse de nous transmettre.

Aucune date n'est mentionnée sur les partitions et pourtant, tout nous indique que ces documents sont centenaires, et sans doute bien plus.
L'histoire d'une partition, ou quand nos travaux de recherches historiques, deviennent de véritables enquêtes...

Pour commencer, l'analyse de la partition :



Il s'agit d'un document parfaitement lisible écrit sur du papier à musique qui a été cartonné. Le papier a jauni et s'est détérioré avec les années.
Mais le fait qu'elle ait été écrite à la main et surtout... en français (!) nous permet d'affirmer qu'elle date d'avant l'annexion allemande de 1871 !

Nous aurions pu en rester là, mais un autre indice va nous en apprendre d'avantages...
Regardez, juste au bas de la partition :

Ch. Roth, fabricant d'instruments de musique, place Kléber, 18, Strasbourg
Le papier à musique provient d'une boutique dont nous avons les coordonnées. Une piste à exploiter ?

Quelques recherches Internet plus tard, nous tombons sur un blog :
http://facteursetmarchandsdemusique.blogspot.fr/2009/06/buhner-et-keller-facteurs-dinstruments.html
Un contact avec l'administrateur et auteur de ce blog extrêmement bien documenté, René Pierre, nous en apprendra plus :
"Les magasins et ateliers de la Maison Roth étaient situés de 1844 à 1867 au 18, place Kléber à Strasbourg, et plus tard rue de la Grange"
Extrait d'un article paru dans la revue "Larigot", par René PIERRE

Alors... une partition centenaire ? 
Oui !
Et même sans doute plus proche encore de son 200e anniversaire...



vendredi 8 novembre 2013

Interview France Bleu Alsace

La FSMA a eu le plaisir de recevoir un journaliste de France Bleu Alsace, Olivier Vogel, pour présenter et partager son projet "Harmonies et musiciens amateurs au coeur du conflit", labellisé "Centenaire 14-18" et "Alsace 14-18".

L'émission a été diffusée le 07 novembre 2013.




jeudi 7 novembre 2013

Centenaire 14-18 : Lucien Durosoir

Aujourd'hui, 07 novembre, le Président de la République dévoile le programme complet des commémorations du centenaire de la première Guerre Mondiale à l'occasion de son discours pour le lancement officiel du Centenaire en France.

Rappelons que la FSMA a obtenu, pour ses projets de création et de valorisation du patrimoine, le label national "Mission du centenaire", ainsi que le label régional "Alsace 14-18".

Focus sur le volet "création" 


Jean-Jacques Werner, compositeur et chef d'orchestre alsacien avec qui nous avons l'immense plaisir de travailler, a écrit la cantate "Un fauteuil de Glaise", d'une durée de 18 minutes environ. 
Cette cantate, écrite pour narrateur et ensemble instrumental, s'appuie sur les lettres de front qu'un musicien, Lucien Durosoir, écrivait à sa mère.
Lucien Durosoir
Violoniste et compositeur français né à Boulogne-sur-Seine en 1878, sa vie le mena dans les itinérances d'une carrière de soliste international. La mobilisation d'août 1914 va l'interrompre et les quatre années de guerre vont mettre un terme à tous ses espoirs de la reprendre : il avait 41 ans lors de sa démobilisation en février 1919. C'est dans sa demeure des landes qu'il tentera de se recréer après la débâcle morale causée par la guerre. Il y mourra le 05 décembre 1955.

Quatre années passées sur le front. Quatre années durant lesquelles il adressera régulièrement des courriers à sa mère.



Quelques extraits de ces lettres :

"8 novembre 1914 :
La durée de cette guerre sera moins longue qu'on ne pouvait le croire il y a quelques temps. L'Allemagne sera bientôt épuisée sous les forces écrasantes qui l'entourent.

1er janvier 1915 :
On voit .../... que la vie ne tient qu'à un fil. Dans le fond, quelle école que cette terrible épreuve.

10 avril 1917 :
On revient tant soit peu à la vie sauvage et la pensée s'enlise. C'est la brute qui marche, dort et mange. En dehors de cela, plus rien.

11 novembre 1918 :
9 heures. Enfin voici l'armistice signé ce matin .../... L'avenir seul pourra dire et essayer d'expliquer, sans toujours le pouvoir, l'admirable force d'âme dont nous avons fait preuve .../... pour le moment le cœur est trop plein pour pouvoir dire plus."

Lucien Durosoir parle d'avenir. Alors, près de 100 ans plus tard, quel regard de jeunes compositeurs peuvent-ils porter sur cet événement ? C'est tout l'enjeu du volet "création" qui sera prochainement mis en place par la FSMA.

mardi 5 novembre 2013

Carte postale : Philharmonie Bischwiller, 1908 (67)

Une photo mise à disposition par les archives de la ville de Bischwiller, service culture.
La particularité de cette photo, outre le fait qu'elle montre des instruments d'époque, est qu'il s'agissait d'une carte postale.
Preuve que la philharmonie, comme de nombreuses sociétés musicales à l'époque, était un vecteur d'image de la ville.

Cette photo a été prise en 1908.


Autre détail intéressant, si on retourne la carte postale, et bien que le texte, écrit en allemand, soit très peu lisible ; on découvre que cette carte postale a été envoyée en Chine, via la Sibérie ! (inscription en haut dans la colonne de droite)