Février 2013 : une
« dame de Paris », Nancy Schlumberger, dont la maman était née
Harth, par un pur hasard, interroge la
toile ; elle voit apparaître le nom de Miguel
Harth-Bedoya, né à Lima au Pérou, chef d’orchestre à Fort Worth - Texas, USA…
Intriguée (son gendre étant
lui-même un chef d’orchestre de renom), elle lui adresse un message :
Seriez-vous de parenté avec les Harth d’Alsace ?
A cet instant précis, Miguel
se trouve à Madrid pour diriger l’orchestre symphonique et radiophonique de
Madrid. Il ignore tout de cette éventualité.
Il se rend chez son cousin Fernando D.S. Harth, installé dans la
capitale madrilène depuis plus de 25 ans, né lui aussi à Lima. Fernando,
pratiquant depuis peu la recherche généalogique, avait une vague notion d’une
présence alsacienne dans son arbre.
Fernando ne quitte jamais la
médaille que lui avait offerte sa grand-mère le jour de sa première communion,
il avait sept ans. Les noms de ses bisaïeux y sont gravés, comme ils le
sont depuis dans sa mémoire : Emile Harth - Louise
Terré.
Un « clic » de plus
leur apprend qu’ils sont « cousins » : Fernando découvre que
Nancy est la petite fille d’Auguste Harth, le frère de son arrière grand
père !
Il retourne à l’ouvrage,
jusqu’à l’obsession. Un début de piste le mène à la société philharmonique de
Sarre-Union, où leurs ancêtres Harth seraient évoqués en tant que musiciens ou
chefs d’orchestre, dans un livret édité à l’occasion du centenaire de la
société philharmonique (1830-1930). Il recherche ce livre. Sa requête, rédigée
en anglais, arrive dans le courriel de la Philharmonie, à l’attention de
son président, Georges Melchiori.
Soucieuse d’avoir bien compris son contenu, Josy, secrétaire (et épouse du
président) m’en envoie copie. A nouveau
le nom Harth interpelle. Cette fois, par rapport à Louise Harth, dernière
descendante de la famille, très estimée
pour son engagement dans la Croix Rouge Française. Je lui suis restée
profondément reconnaissante, eu égard à l’aide qu’elle avait portée en son
temps à nos parents. Motif suffisant pour accompagner Fernando dans ses
recherches et rendre à Louise cet hommage.
Il s’en suit une merveilleuse
histoire où les personnes figurant dans l’arbre généalogique reprennent vie.
Passionné, avec infiniment de respect, Fernando creuse, explore sans relâche,
va au fond des choses, jusqu’au moindre détail.
Et là, tel un fil d’Ariane,
la présence de la musique s’avère prédominante. Curieusement, elle relie
souvent les personnes les unes avec les autres. Les gènes semblent se transmettre
comme des partitions…. de là à Fernando d’émettre un vœu :
….et si Miguel pouvait un
jour diriger l’harmonie ? …
L’alsacien est un oiseau
migrateur, l’histoire nous l’aura souvent confirmé. Notre histoire, celle qui a
suscité l’idée du projet « C’est pas le Pérou mais presque », est
celle d’un enfant d’une famille de tanneurs de Sarre Union : Emile Harth,
émigré au Pérou, à Lima en 1888, pour y rejoindre son oncle, il avait 19 ans…
Juillet 2013. Miguel, au
détour d’un déplacement en Allemagne, nous accorde quelques heures et découvre
la terre de ces ancêtres. Reçu par M. le Maire, nous lui présentons l’école de
musique où il fait la connaissance de Claude Winstein, chef d’orchestre de la
Philharmonie, et d’Estelle Grosse, directrice de l’école de musique et de
chant. Dans le précieux livret du centenaire offert par le président, Miguel
lit le nom de ses aïeux, il s’en émeut.
Fernando et Nancy suivront de
très près.
Août 2013. De rencontres en
découvertes, ils s’émerveillent des liens qui les unissent à Sarre-Union. Une
image me traverse l’esprit : portée par ses descendants, et sur la tombe
de ses parents, l’âme de cet enfant émigré au Pérou en 1888, revient 125 ans
plus tard sur la terre de ses ancêtres.
…moments d’intenses émotions…
Un doux espoir naît, partagé
par mon ami Sylvain Marchal, conseiller artistique de la FSMA, puis par le
comité du projet territorial de développement culturel : celui de faire revivre
cette ferveur musicale, donner l’envie d’apprendre, de se perfectionner, de
s’épanouir dans le domaine de la musique, rassembler autour d’un invité
d’honneur, qui plus est le meilleur exemple de réussite dans ce domaine :
Miguel Harth-Bedoya.
Jacqueline Melchiori,
adjointe au maire de Sarre-Union, chargée de la culture,
conseillère communautaire
CCPSU