Les 20,
21 et 22 juin 1863, fut organisée à Strasbourg la « septième réunion des sociétés chorales
d’Alsace », évènement
gigantesque qui a rassemblé des milliers de choristes et des centaines
d’instrumentistes.
La salle avait une façade imposante en trompe
l’œil, surmontée d’une statue de Sainte Cécile, et pouvait contenir pas moins
de 8000 auditeurs. Elle fut démantelée après le concert.
Les dimensions de la
salle et les effectifs exceptionnels déployés pour une œuvre de caractère
intime avaient inquiété Berlioz. Dans une lettre à Schwab du 28 mai, après
avoir recommandé que le chœur « Que de leurs pieds
meurtris » dans la 3ème partie soit chanté piano, il
ajoute: « Au reste nous avons bien de la bonté
de chercher de telles nuances ; d’après ce que vous me dites et ce que m’a dit
Méry de l’immensité de la salle, il est clair que tout effet sera perdu et
qu’on n’entendra à peu près rien. Autant valait faire de la musique sur une
place publique ». Mais pour finir les craintes de Berlioz
s’avèrent sans fondement, comme il le reconnaît l’année suivante dans la Postface des Mémoires
:
« On avait construit
une salle immense contenant six mille personnes8. Il y avait cinq cents
exécutants. Cet oratoire, écrit dans un style presque toujours tendre et doux,
semblait devoir être peu entendu dans ce vaste local. À ma grande surprise, il
y produisit une émotion profonde, telle était l’attention de l’auditoire, et le
chœur mystique sans accompagnement de la fin « O mon âme » provoqua
même beaucoup de larmes. Oh! Je suis heureux quand je vois mes auditeurs
pleurer !... Ce chœur est fort loin de produire autant d’effet à Paris, où il
est d’ailleurs toujours mal exécuté. »
Retrouvez l'intégralité de l'article consacré à cet événement dans la version en ligne "Alsace, terre de musique et de musiciens - vol. 1" à l'adresse : http://www.fsma.com/publication.html
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