Retour aujourd'hui sur un épisode de l'entre deux guerres, où les villages étaient divisés entre la ferveur patriotique et les conservateurs pro-allemands.
La division politique s'est ressentie dans l'harmonie qui s'est séparée, avec un épisode cocasse...
Même
s'il est fermement stipulé dans les statuts que toute politique est
interdite dans l'harmonie, elle fait néanmoins partie intégrante de
la vie sociale. Si aujourd'hui on en parle souvent sous forme de
plaisanterie, vers 1930, la politique a divisé l'harmonie. Les rouges
étaient pro français, les noirs, plutôt du côté des curés, eux-même
restés fidèles à l’Allemagne. Albert Zeh père, pro français, (rouge),
fit un « putsch » contre l'ancien directeur, pro curés et allemands, (noir). Des exclusions de membres eurent lieu et ils formèrent le
Bangala.
Les deux musiques rivales en sont même venues aux mains. Monsieur Stalter raconte :
« Oui un jour à Soultzbach il y avait un congrès de fanfares. Il y avait une fanfare qu'on appelait la Noire. Et la musique normale jouait aussi. Bon cette fanfare était à Soultzbach et une fois le congrès terminé, ils ont bu un dernier coup, ils sont partis à pied, et la musique s'est retrouvé au beau milieu de la route, au coin, et ils se sont mis à jouer. A l'époque on pouvait encore jouer dans les rues. Et ils m'ont dit « Sepala Komm, stand mittla dri, dü hebst uns die notta ». Alors je me suis mis au milieu des musiciens, et j'ai tenu la partition. Et là sont arrivés les musiciens du Bangala qui jouaient eux aussi. C'était à celui qui jouait le plus fort, chacun voulait empêcher l'autre de jouer. Et quand ils se sont croisés, ça a bardé, ils se sont battus, ils étaient couchés dans les fossés. Les musiciens en bord de cortège avaient filés, mais moi j'étais toujours là au beau milieu. Mais j'ai bien vite déguerpi quand ils se sont tabassé avec les clairons ! »1
Le bangala |
Natacha Mangold
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